Pourquoi existe-t-il différents crédo pour professer une même foi ?
Dans la liturgie catholique, l’assemblée récite ensemble le Credo après l’homélie tous les dimanches et les jours de Solennité. « Credo » est un mot latin qui signifie « je crois ». Le Credo est donc un texte qui permet d’énoncer en détail les fondements de la foi.
Voici ce qui en est dit dans la Présentation Générale du Missel Romain :
« Le Symbole, ou profession de foi, vise à ce que tout le peuple rassemblé réponde à la parole de Dieu annoncée dans les lectures de la sainte Écriture et expliquée dans l´homélie, et, en professant la règle de la foi dans une formule approuvée pour l’usage liturgique, se rappelle et professe les grands mystères de la foi avant que ne commence leur célébration dans l’Eucharistie. » (PGMR n°67)
En d’autres termes, le Credo est une façon de dire plus amplement « Amen » à tout ce qui a été entendu jusque-là dans la liturgie de la Parole et d’affirmer ce qui s’apprête à se dérouler dans la liturgie de l’Eucharistie. C’est une assertion à la fois individuelle et collective, qui permet d’énoncer publiquement les fondements de la foi catholique.
Un choix du prêtre et de l’évêque
L’Église permet la récitation de deux Credos différents : le Symbole des Apôtres et celui de Nicée-Constantinople. Dans le Missel il est stipulé « qu’à la place du symbole de Nicée-Constantinople, particulièrement en Carême et au temps pascal, il est possible d’utiliser le symbole baptismal de l’église romaine, dit Symbole des Apôtres. » Le choix du Credo à réciter revient au prêtre et à l’évêque local.
Les deux Credos sont des textes très anciens dont l’origine remonte aux prémices de l’histoire de l’Église. Le Credo de Nicée-Constantinople fut rédigé suite au premier concile de Nicée en 325, qui se tint pour combattre l’arianisme, une hérésie niant la divinité du Christ. Un Credo fut alors rédigé pour affirmer les enseignements de l’Église. Il fut ensuite peaufiné au concile de Constantinople en 381. S’appuyant sur les précédents Credos existants, le texte ainsi obtenu eut pour but d’établir plus en précision les fondements de la foi.
Aux origines, le symbolon
Avant l’établissement du Credo de Nicée, il en existait de nombreux autres, souvent appelés symbolon en grec. À l’origine, le terme grec symbolon désigne un morceau de terre cuite qui était partagé en deux et dont chaque morceau était conservé par deux familles vivant dans des lieux séparés : quand un membre d’une famille devait être reçu chez l’autre, il lui était possible d’exhiber le morceau manquant du symbolon et de le recoller à l’autre, en montrant par là qu’il s’agissait bien d’un membre de la famille alliée. On héritait du symbolon que l’on se transmettait à travers les générations.
De la même façon, le Credo était un moyen de reconnaissance entre membres d’une même foi. Ceux qui récitaient le Credo étaient identifiés comme de vrais chrétiens. Tout comme le symbolon, le Credo se transmettait de génération en génération pour perpétuer la foi chrétienne. Le Symbole des Apôtres est donc issu de cette tradition du symbolon, et la légende veut que les Apôtres eux-mêmes en auraient rédigé chacun une partie le jour de la Pentecôte. L’authenticité de cette hypothèse fit et fait toujours débat, mais il apparaît du moins qu’une forme primitive du Symbole des Apôtres fut rédigée au IIe siècle, elle-même ébauchée à partir d’un texte datant de l’époque des Apôtres.
Quoi qu’il en soit, les deux Credos disent fondamentalement la même chose, l’un étant plus condensé (Symbole des Apôtres) alors que l’autre est plus étayé (Nicée-Constantinople). Que l’on dise l’un ou l’autre, la finalité est la même : professer devant tous ce en quoi l’on croit.
(Source : Aleteia)